DE HENRI III. [1575]                            121
aux deux princes, le roy de Navarre et Ie duc (0, qui accompagnoient le Roy.
Le 15 septembre, M. le duc, qui depuis dix - huit mois avoit eté étroitement gardé et tenu comme pri­sonnier , sortit de Paris, et s'en alla à Dreux, Ville de sonappanage, il séjourna huit jours, pendant les­quels vinrent à lui plusieurs gentilshommes et autres gens de guerre de son party.
Le 18, le president Seguier (a) fut pris dans sa maison de Soret par un des freres du baron de Saint-Remy, lors prisonnier à Paris, et conduit à Dreux pour y etre mis à rançon.
Le 28, vers dix heures du soir, furent vûs sur la ville de Paris, etes environs, certains feux en l'air, fai­sans grande lumiere et fumée, et representans lances et hommes armez.
Ce jour, la Reine parla dans Chambourg à son fils, qui lui dit qu'il n'entreroit plus avant en propos avec elle, que les maréchaux de Cossé et Montmorency (3) ne fussent remis en liberté; et ils le furent Ie 2 d'octobre.
Le premier octobre, M. le duc ayant eté averti que la Reine sa mere, qui l'avoit fait venir à Blois sous prétexte de pourparler la paix ou la treve (*), en par­tit à minuit, et s'en alla avec ses troupes à Romo­rantin , il entra par force, et fit mourir quelques-
(-) Eth duc: Le duc d'Alençon, frère dh roi Henri m. (-) Le pre­sident Seguier: Pierre Seguier. Il avoit été' avocat général à la cour des aides , puis avocat général au parlement de Paris, et ensuite second président de la même cour. Il mourut le a 5 octobre 1580.— (3) Les ma-recliaux de Cossé et Montmorency : ces deux maréchaux avoient été mis en prison comme ayant pris part à la conspiration du duc d'Alençon et du roi de Navarre.—(4) La paix ou la treve: Il y a nécessairement ici la cune dans le texte; on peut la remplir par ces mots : vouloit le faire arréter.